21 juin 2002
Rien de plus ennuyeux qu’un discours de bilan. On se croirait dans un cimetière de mots. Les mots sont là, il y a des noms très communs, des mots arborant leur légion de la parole d’honneur, des pronoms un peu personnels, des verbes, des négations, des adjectifs ronflants, des mots rangés dans l’ordre grammatical suivant les règles en vigueur, des phrases ampoulées, des propositions principales reliées en conjonction, des mots gonflés à l’hélium qui s’éloignent en grandes envolées lyriques. Chaque verbe a son sujet d’élite, bref, les mots ne jouent pas, ça ne rigole pas ! C’est froid comme un discours inaugural, c’est carré comme un foulard Hermès.
Alors place à l’engeance de vocabulaire, place aux compliments d’objet direct, place aux métaphores croustillantes. Place à la mécanique des mots, l’encre en sera notre cambouis.
Halte à la mièvrerie, halte à la léthargie.
Eh bien, au point où nous en sommes, et pour le peu de temps encore où je maîtrise les événements le bilan certes, mais priorité aux impressions, place aux plus belles images de notre rétroviseur 2001-2002.
La roue rotarienne a tourné et tournera encore, mue perpétuellement par une autonomie énergétique en droites lignes de l’humain.
Dans quelques instants, je m’en retournerai sur ce siège, auprès de Brigitte, dans la plus grande humilité.
Demain, elle s réveillera et trouvera à ses côtés un homme envahi par la banalité, dévoré par le sens commun, et pourtant dans mon for intérieur, malgré l’abandon de ce prestigieux collier, brille encore en moi cette lueur d’espoir toujours renouvelée, de lui donner quelques intérêts éphémères dans notre vie de couple pleine d’aventures, de coupables entreprises et de partage.
Je voudrais lui rendre hommage ce soir pour son accompagnement.
L’hommage sera complet quand j’aurai évoqué l’aide précieuse et constante, l’appui sans faille de Nadine VANDENABEELE.
Bien sûr, demain, je rejoindrai la caste des past-présidents et pourrai user dans mon propos d’une certaine condescendance, comme j’ai pu parfais le constater, je pourrai aussi dispenser mes conseils avisés, judicieux, et généreux qu’accompagne la voix de la sagesse, comme j’ai souvent pu les entendre, agrémentés de quelques rictus clausus ou encore parfaire mes notions de botanique sur la culture des orties.
Non, vous le savez, je ne suis pas de cette trempe, je ne le ferai point. Je m’y engage.
Tout au contraire, je m’installerai dans une attitude helvétique.
Pas pleutre, neutre.
Une neutralité en cette occurrence, pleine de « concenssuisse », pour cela l’expérience de la « suiscion » m’a été fort utile !
J’aime encore plus que tout le mutisme, l’observation à distance, le confort cosy et la gracile élégance d’un mirador rotarien, consacrant mon temps à la relecture de la comédie humaine (Balzac n’a pris une seule ride) ou à l’écoute de Cosi fan tutte (Mozart ne cesse e le répéter au fil de ses opéras,faisons nous une raison : les femmes sont plus subtiles que les hommes).
J’ai le vertige de ce temps disponible retrouvé. Je laisserai flâner mes idées. Il serait sûrement opportun, au regard d’une anatomie défaillante, d’entreprendre quelques activités sportives. En tous les cas, je le consacrerai, en partie, à la lecture en général, et à la philosophie en particulier.
Nous sommes tous des frilosophes, nous dit-on cette freelosophie, je la choisi version franglais, la liberté en plus.
Moins de Prozac, plus de Platon.
Christian VANDENBUSSCHE et moi-même avons été les deux plus jeunes présidents de ce club. C’est pour cela que je demande aux anciens de bien vouloir excuser le chahut, voire l’insolence de mon inexpérience rotarienne, mais cette façon de procéder, était la seule possible, pour dire que, désormais, rien ne pourrait être comme avant.
Ce club doit être façonné à la vie d’aujourd’hui, et c’est le tournant que nous avons pris cette année, année du changement mais aussi année de la restauration de certains principes.
En juin 2001, je vous ai dit : donnez-moi 1 an.
Ce formidable élan porté par ceux qui ont cru au club, a permis de renouer avec une confortable stabilité.
Cela a été possible :
Il y a toujours quelque chose de triste quand on prononce le mot « bilan ». C’est d’abord la ponctuation de la fin d’une période et c’est aussi probablement l’occasion d’exprimer un regret de ne pas avoir pu faire tel ou tel projet, voire même de manifester quelques remords de n’avoir pu mener à bien tel ou tel objectif.
Alors le bilan, c’est d’abord le bilan d’une histoire.
Si vous le voulez bien, je vous propose une rétrospective plutôt qu’un bilan catégoriel.
Cette année a commencé dans une conjoncture chaotique, dans un déchirement affectif que nous avons tous vécu plus ou moins bien.
La première augure favorable, a été le large score de mon élection, suivie d’une consultations d’approbation du comité dans des conditions très larges elles aussi.
Ma première action a été d’organiser une consultation d’autodétermination d’appartenance au club de Lille, et c’est ainsi que nous pouvions enfin nous compter officiellement.
Le 8 septembre 2001, un séminaire de réflexion a vu le jour. Cette réunion a obtenu un large succès. Elle a été articulée autour d’un questionnaire envoyé à chacun d’entre nous pendant l’été. Ce questionnaire a recueilli 50 % de réponse, ajoutées au nombre de présents le 8 septembre et c’est presque la totalité du club qui s’est exprimée ce jour là.
Nous avons débattu du fonctionnement du club au quotidien, des modalités d’élection du président et de son comité, du processus d’admission, de l’assiduité, des actions et des projets.
C’est sur les résultats de ce séminaire que nous avons bâti notre année rotarienne.
Ce séminaire a bien entendu contribué à faciliter la tâche de la cellule que j’ai mise en place et que présidait Albert AZEMA, pour la réécriture de notre règlement intérieur que nos avons d’ailleurs approuvé par la suite en assemblée. Et même si l’on peut constater quelques lacunes dans les applications immédiates de ce règlement intérieur, il a le mérite d’être désormais réactualisé et il sera un modèle d’inspiration pour les comités successifs à venir. Merci Albert et merci à ceux qui t’entouraient, à savoir : Jacques BORGOLTZ, Marc CATSARAS, René DUSAUTOIS et Christian VANDENBUSSCHE.
Le séminaire a été très soigneusement préparé et orchestré par Jean-Luc LEPLAT, Bruno DEROULEDE et Philippe CHARLES.
Je les remercie tous.
Le 22 septembre, Jean-Edouard PERU, dans le cadre de la commission d’intérêt public, les élèves de l’ESPEME et l’établissement français du sang ont mené à bien une action d’envergure de don du sang avec cette année, une novation concernant les promesses de don. Merci Jean-Edouard.
Puis, est venu le temps de la quadrangulaire, les 27-28 et 29 septembre. Lille en était le club organisateur. Nous avons accueilli 25 amis étrangers impliqués dans les 4 clubs visiteurs. Les dons reçus de ces clubs ont été attribués en partie au club de Toulouse, suite à la catastrophe de l’usine TOTAL.
Cette quadrangulaire a été vécue dans une atmosphère particulière, suite aux terribles attentats perpétrés aux USA.
Lors de cette manifestation européenne, nous nous sentions proches les uns des autres, face au fanatisme aveugle et en cette circonstance, le club a voulu témoigner son affliction à Madame le Consul des USA à Lille.
Cette quadrangulaire a eu le succès que l’on sait grâce à la programmation d’Edmond BECK. Merci Edmond.
Le club exprime son avenir dans la continuité institutionnelle, c’est pourquoi je me suis attaché ensuite à la désignation de mes 2 successeurs. Les élections ont été organisées et se sont déroulées l’une après l’autre, dans le cadre démocratique le plus absolu.
C’est ainsi, qu’Edmond BECK a été élu président 2002-2003, et que Philippe CHARLES a été élu président 2003-2004.
La belle action fédératrice du club sur laquelle a été axé le dynamisme de l’intérêt public, s’est portée sur la création de la bibliothèque au sein de l’hôpital de Wattrelos, dénommée bibliothèque Pierre VANDAMME, du nom d’un de nos anciens. Une convention entre cet établissement et notre club a été signée devant vous le 4 décembre dernier.
Parfaire et asseoir cette action me paraît nécessaire, après quoi sa destinée appartiendra aux responsables de l’hôpital de Wattrelos. Cette action a été initiée par Jean-Edouard PERU, aidé par Gérard DUMONT, Gérard DEPADT, François BOURGIN et Claude SOLARD. Que tous nos amis et leurs épouses soient remerciés également pour leur participation.
L’intérêt public, c’est aussi l’opération annuelle du nettoiement du bois de Boulogne, en partenariat avec la mairie de Lille et le Lycée Francisco Ferrer.
Cette année, 50 élèves et 15 participants de notre club ont bâti une opération très médiatique qui ne peut que faire rayonner notre club de Lille.
L’intérêt public, c’est aussi la Rotarygolf, confrontation ouverte, dotée, génératrice de subsides pour notre caisse. Un grand merci à Jean-Edouard PERU pour son précieux concours.
Après le rétablissement de ces données fondamentales venant d’être évoquées et qui font le club, il fallait donner un cadre de vie et un lieu géographique dignes du club de Lille. C’était une priorité exprimée en masse, lors du séminaire du 8 septembre 2001. Après un essai au Flore, essai disons « économique » et peu satisfaisant, c’est finalement le Carlton qui répond le mieux à la qualité de notre club. Ce choix a été pris après 2 consultations faites cette année en réunion statutaire et l’option Carlton a été confirmée encore tout récemment, sous l’initiative d’Edmond BECK.
Nous y sommes maintenant et il me plaît de promouvoir mon club dans un lieu clos, central, prestigieux, desservi par le métro, accessible aux seniors, enfin confortable, doté des moyens techniques utiles à nos conférences et aussi et surtout avec des repas de qualité. Depuis que nous y sommes, l’assiduité est remontée à 80 %.
Un des temps forts de cette année rotarienne a été sans conteste le 75ème anniversaire de notre club :
ont fait de cette soirée un grand succès et le renouement avec les manifestations de prestige.
Merci à ceux qui m’ont aidé dans cette tâche, j’ai nommé Bruno DEROULEDE, Jean-Edouard PERU, Barnard COETMEUR, Claude LENGLART et Jean-Jacques TRIPLET qui a pris en charge la logistique dans l’accueil des clubs contact et, notamment, pour la journée du lendemain.
Peu avant de clore mon année de présidence, je tenais à ce que chaque membre du club reçoive la cassette de cette soirée. Ce souvenir, remis à vous tous ce soir, sera le témoignage de notre plaisir d’être ensemble.
Un des objectifs politiques de cette année rotarienne aura été d’amener l’effectif global du club à 75 membres. Et ce soir, nous sommes 75. C’est un hasard, mais nous sommes 75 pour le 75ème anniversaire du club et ce toujours dans une mixité affirmée, tout étant assuré de la qualité des admis par la vigilante attention de la commission d’admission animée par Jean-Maurice DEGLORIE.
Jamais, hormis dans les années fondatrices, le club se sera enrichi par la venue en nos rangs de nouveaux amis en nombre aussi important, j’ai nommé :
Vincent MARTIN, Sylvie MANOUVRIER, Marie-José AYME, Thierry MENAGER, Hervé CLICHE, Bertrand DECOTTIGNIE, Catherine LARRIEU, Paul MOTTE, Colette POUILLE, Pierre SOULAIROL.
10 admissions, soit une augmentation de 15 % de notre effectif.
En dehors de la création du club de Bavay et du club de Lille Europe, c’est le record du recrutement au sein de notre district cette année, et à cet effet, j’ai eu le plaisir de recevoir des mains de notre Gouverneur Jean-Noël HANNECART, lors de la conférence de district, une dotation qui sera remise au trésorier Sylvain CAILLE que je salue au passage pour son dévouement.
A ce sujet, il est très jubilatoire de montrer l’exemple d’un club, que vous connaissez trop bien, récemment promu, dont les ambitions expansionnistes ont dû être revues à la baisse, et je peux aisément comprendre l’hésitation puis la réticence de ceux qui poussent leur porte et qui y découvrent une atmosphère empoussiérée de patronage, dans tous les sens du terme, qu’agrémente le port de la panoplie provinciale d’usage, à savoir : imper Burberry’z et chaussures Church.
Tout cela a été possible grâce à la création d’une commission de recrutement animée par Bruno DEROULEDE, que je remercie infiniment.
Et c’est ce soir, que, symboliquement, pour terminer cette année rotarienne, j’ai voulu intégrer et admettre ces nouveaux amis au sein de notre club.
Ils sauront rejoindre les commissions et partager notre travail l’année prochaine.
L’amitié passe par l’intégration des nouveaux venus au sein des commissions, je le rappelle aux futurs présidents de commissions.
En évoquant l’amitié, je pense tout naturellement à Henri DECOTTIGNIE, qui, chaque semaine, a su bocarder les anniversaires tout comme il a su par ailleurs renouer avec l’organisation des « dizaines ». Merci Henri.
C’est à Jean-Luc LEPLAT qu’est revenue la tâche de l’action professionnelle. L’action professionnelle, c’est toujours Emploi Rotary Service (E.R.S.), c’est aussi les entretiens au Lycée Michel Servet, c’est enfin l’organisation des visites sur les sites d’entreprises, comme :
La cohésion amicale,
et j’en profite au passage pour saluer Céline MOINET, brillante lauréate de ce concours, présente ce soir.
Puis, il y a eu les conférences de l’heureuse initiative d’une conférence mensuelle avec conjoint, qui a eu le succès que l’on sait.
Nous avons assisté tout au long de cette année au nombre impressionnant de 23 conférences et flashs :
Je tenais par cette énumération, peut-être fastidieuse, rendre la reconnaissance du club à tous ces intervenants.
Je remercie Bernard SOINNE et Michel VITTU d’avoir pu coordonner ce programme.
L’intérêt général, que vous avez tous manifesté sur les nombreuses activité proposées, a été possible grâce aux grandes qualités d’organisation et de rédaction de notre secrétaire, j’ai nommé Gérard DECROLIER, souvent assisté de Paul ROOS et de Jean-Marc ASSIE. Merci à vous tous pour votre aide.
Quant à moi, je peux vous dire que j’ai eu grand plaisir de conduire le parrainage de notre club à la remise de charte de Lille Europe, tout comme j’ai eu le grand plaisir le 11 novembre dernier de représenter mon club lors du 75ème anniversaire du club de Gand.
Mes chers amis, je deviens de nouveau ce soir compagnon rotarien de base.
Je m’inscris désormais dans votre histoire commune.
Je me souviendrai de cette année de présidence avec le plus grand plaisir.
Je me souviendrai de vos sourires.
Je me souviendrai des moments que vous m’avez donnés.
Je me souviendrai de l’agréable, de la futilité, de l’intimité de nos relations.
Je me souviendrai de la forte identité de notre club.
Je me souviendrai de Denise SEGARD, de Denise GAUTIER, de Jean-Pierre HERMANT.
J’aime vos intelligences.
J’aime vos horizons différents.
J’aime votre plébiscite de 2001.
J’aime vos inconstances, vos conclusions hâtives, vos jugements à l’emporte pièce, vos convictions peu convaincantes
J’aime votre autarcisme loft arien.
J’aime les fraises au citron de Marie Françoise S, le potage au potiron de Christine C, le tiramisu de Monique B, la rhubarbe de Nadine M. et enfin, la crème d’Hélène A.
Je n’aime pas votre frilosité, je n’aime pas votre conservatisme, mais j’aime vos élans généreux.
Nous sommes tous ici par un hasard maîtrisé, nous sommes tous entre gens de bonne volonté. Tout faire, pour bien faire entre nous, au service de la collectivité.
C’est ça ma conception du Rotary